POURQUOI UN JOURNAL DE TIR (« SHOOTING LOG ») EST INDISPENSABLE
« Consolidez votre expérience avec un journal de tir, en répertoriant tous les tirs et leurs résultats. Vous pourrez ainsi revoir les différents changements et leurs effets, les analyser et les prendre en considération dans le futur pour bien calculer vos solutions de tir. Vous augmenterez vos probabilités d’atteindre la cible du premier coup! »
La discipline du tir à longue distance (long range, ou TLD) est une science, et beaucoup d’éléments doivent être pris en compte AVANT d’effectuer le premier tir. Par définition, la distance à laquelle on peut déterminer que l’on fait du TLD est lorsque l’on doit prendre en considération les conditions atmosphériques ambiantes pour pouvoir atteindre la cible de façon prévisible. Donc il ne va pas sans dire que chaque tir est unique!
Après un certain nombre de tirs sur des cibles en TLD, un tireur acquiert une certaine expérience. Cette expérience comprend, entre autres, des connaissances uniques liés à la plateforme de tir utilisée (on entend par plateforme la carabine, le trépied, le télescope, le sac de sable et autres accessoires utilisés pour le tir). Aussi elle comprend des données sur :
- La dynamique du canon selon son nombre de coups tirés depuis le dernier nettoyage;
- La relation entre la température des munitions et leur changement de vélocité;
- La réaction du canon lors d’un tir à froid (cold bore shot);
- Les différences de points d’impact selon la position et le support de tir utilisé;
- Pleins de données sur la balistique extérieure du boulet et de la combinaison des différents composants de la cartouche choisis;
- Les données d’évaluation du vent et de la distance;
- Et pleins d’autres données pertinentes!
Nous pouvons constater tout de suite que le nombre de données impliquées dans cette « expérience » est imposante, et surtout cruciale. S’ajoute aussi les données de développement de recette de rechargement optimale, la fréquence des nettoyages, et les changements de composantes sur la plateforme, données qui peuvent être tout aussi pertinentes.
ALORS, N’AVEZ-VOUS PAS L’IMPRESSION QUE CES DONNÉES DEVRAIENT ÊTRE NOTÉES ET CONSERVÉES POUR CONSULTATION FUTURE?
Un des exemples cités plus haut est le tir à froid, « cold bore shot ». Il s’agit du premier coup tiré depuis une période de temps assez longue pour que le canon refroidisse à la température ambiante. Pour la plupart des carabines, le premier tir aura un point d’impact différent que les autres tirs effectués avec un canon « chaud ». Dans le journal de tir, les données et résultats du tir à froid soigneusement notées peuvent permettre au tireur de pouvoir prédire le point d’impact d’un tir à froid de façon précise. À l’opposé, un canon devenant très chaud peut aussi réagir progressivement d’une façon ou d’une autre, et le tireur doit en être conscient. Même chose pour les tirs effectués après un nettoyage du canon! Toutes ces variables sont relativement uniques pour chaque plateforme, donc un journal de tir doit être associé à une carabine en particulier.
Toutes les informations pouvant être notées dans le journal de tir sont importantes. Il est donc bon de noter tout ce que l’on sait, comme par exemple :
- Les données sur la recette de la cartouche (type et quantité de poudre, amorce, type de boulet et son poids, type de douille, longueurs totale de la cartouche, etc…)
- Conditions météo (la direction du vent, l’estimation de la vitesse du vent, l’observation du mirage…),
- Les données sur la direction et l’angle du tir, l’altitude…
- Les données mesurées (tel la vélocité du boulet lorsqu’un chronographe est utilisé, la température de la chambre ou du canon, etc.)
- Les détails de la cible (distance, vitesse, type de cible, grosseur)
- Les données sur la solution de tir utilisée (l’utilisation des tourelles pour l’élévation et la dérive, l’utilisation du réticule pour l’élévation ou la dérive);
- Les résultats du tir (distance du point d’impact versus le point de visée)
- Les observations sur le tir (tir manqué car recul anticipé, tiré trop rapidement, mauvais appui, rafale de vent subite, mauvaise synchronisation avec la respiration etc…)
Le plus on ajoute des données, plus que les notes prennent de la valeur. De plus, en situation de pratique, le tireur dispose de suffisamment de temps pour noter ces données entre chaque groupes ou même entre chaque tir, surtout lorsque l’on veut laisser du temps entre les tirs pour éviter de faire chauffer inutilement le canon. Cela a aussi l’effet positif de faire une auto évaluation de nos propres tirs, et décortiquer les relations entre la routine de tir adoptée et les fondements de l’adresse au tir (position, respiration, visualisation, contrôle de la gâchette, suivi du tir…).
Cette pratique est appelée en anglais « calling the shot », soit essayer de prédire le point d’impact avant de le vérifier. Cette pratique permet d’autoévaluer notre routine de tir et de corriger nos défauts. Les notes prises lors de la pratique de cette technique peuvent aussi être notée dans le journal de tir.
Lors de compétition, après chaque épreuve on peut noter l’élévation estimée et les résultats obtenus, avec aussi des observations sur la position et les choses à améliorer s’il y a lieu. Donc dans une future compétition, si la même épreuve ou situation se présente dans des conditions similaires, il y aura moyen d’utiliser l’expérience passée à bon escient.
Lors d’une compétition de PRS, certaines épreuves comportent des conditions et appuis spéciaux (barricades, barils, jantes de pneus, etc.) et prendre des notes sur la façon dont nous sommes parvenus à avoir un support relativement stable pour avoir de bons résultats sont payants lors d’épreuves futures similaires. Même si le support change, les positions peuvent se ressembler. Être à mi-chemin entre à genoux et accroupi représente un défi pour placer un tir à 500 mètres, et donc une fois qu’une bonne position avec un bon support est trouvée, le tireur pourra réutiliser cette solution, que ce soit sur un baril ou sur une barricade, un rouleau de fil ou une roche.
Le journal de tir peut prendre plusieurs formes, du simple calepin jusqu’au fichier Excel informatisé. Idéalement, le journal de tir doit être transportable, et pratique pour le déploiement sur le lieu « d’opération ». La résistance intempéries est aussi un avantage, la pluie et la neige étant partie prenante de certaines situations de tir. Les données doivent y être bien organisées, aidant à la consultation future.
Gong Joe vous propose un journal de tir justement conçu pour les tireurs désirant profiter de leur propre expérience. Son format donne l’espace requis pour acquérir les données des bases sur le rechargement, les conditions atmosphériques, la cible, les paramètres de rechargement, les résultats de tir et des notes supplémentaires. Aussi inclus des formules sur l’estimation de la distance, des aides mémoires sur la lecture du mirage, l’estimation du vent et des grilles pour l’estimation de la distance de la cible selon les dimensions au réticule (MOA ou MILs). Un tableau vierge est mis à disposition aussi pour l’établissement de chartes balistiques personnalisées, ou pour autres données cumulées pertinentes et spécifiques au tireur et sa plateforme.